Séb_59 a écrit :Salut,
il n'y a pas que Hulk que ça fait bondir sur sa chaise ! en plus, mais c'est un avis très personnel, je pense que Takahashi a orienté ses résultats pour tout mettre en synonymie (même si des données moléculaires allaient dans le même sens d'un genre polyphylétique). Perso, pour avoir examiné pas mal de collections d'Ectodini, je serais plutôt pour exploser ce genre. Il me parait clair qu'au moins 2 voire 3 groupes se dégagent dans les Xenotilapia (de l'ancienne définition).
Séb
Justement, non: pas polyphylétique, mais paraphylétique. Ce n'est pas la même chose. L'amalgame est souvent fait par les cladistes, obsédés qu'ils sont par leurs clades. Comme je l'ai déjà démontré, il est impossible de n'avoir que des clades dans une classification linnéenne, et donc, il est absurde de mettre en synonymie des genres au seul prétexte que l'un d'entre eux -Xenotilapia- est paraphylétique, autrement dit, qu'il est le socle commun du groupe, avec uniquement des caractères "par défaut" (plésiomorphies). En ce qui me concerne, c'est avant tout pour ça que je rejette la synonymie, et je ne suis pas le seul. Même ceux qui font mine d'adhérer aux dogmes des cladistes continuent à utiliser les taxons paraphylétiques, et ce, dans tous les domaines (et pour cause, il est impossible de faire autrement). Il n'est absolument pas obligatoire d'adhérer à ce dogme, Laurent, tu en sais quelque chose.
Par ailleurs, il est vrai que l'ensemble des Xenotilapia est bien varié, et qu'il paraît évident qu'il soit judicieux de le subdiviser. A la fois sur les spécialisations morpho-écologiques mais aussi sur le comportement reproducteur.
Enantiopus se distingue aisément par de nombreux détails de sa morphologie ainsi que son comportement reproducteur, et il est très aisé d'en faire un clade (même si ça implique que Xenotilapia n'en soit pas un). Par contre, il faut reconnaître que X. ochrogneys présente beaucoup de similitudes comportementales, et pourrait faire partie d'un genre Enantiopus élargi, sous réserve que ces similitudes ne soient pas des convergences (je crois qu'en plus, même les études bio-moléculaires plaident pour un rapprochement). Ensuite, c'est le rôle du systématicien de déterminer où se trouve la limite la plus pertinente et la plus "robuste".
Asprotilapia et Microdontochromis sont a priori des clades basés sur la morphologie buccale et la denture, mais là encore, on trouve leurs spécialisations à un stade moins avancé chez certains Xenotilapia, qui est donc condamné à être un plésion (= groupe paraphylétique). Ce qui est bien pratique quand il est impossible de ne mettre en évidence que des apomorphies.