- 23 août 2011 19:57
#294418
Laurent, cette publication est complète pour les fluviatiles eux-mêmes, point. Sinon, il faudrait considérer incomplètes toutes les publications qui ne révisent pas l'ensemble des cichlidés (voire des perciformes, voire des téléostéens, etc.).
Vu que maintenant, il est objectivement prouvé que les fluviatiles sont issus d'un essaimage unique à partir du Tanganyika, y inclure des espèces de ce lac en ferait un genre polyphylétique et ça, ce n'est pas valable, sauf à considérer ouvertement que la publication sur les fluviatiles est fausse.
Par contre, utiliser Neolamprologus n'est en rien faux, puisque même s'il reste un fourre-tout, ce genre n'est pas polyphylétique. On revient alors à la nomenclature de Colombé & Allgayer, qui a rendu bien des services, tout comme les tribus de Poll (même si, dans un cas comme dans l'autre, on a déploré un travail superficiel, sauf que c'est toujours mieux que rien). En fait, le travail de Stiassny a clairement prouvé que Poll a eu tort de remettre dans Lamprologus certaines espèces du lac. Pour le reste de la subdivision de Neolamprologus, ça viendra plus tard, à condition d'abandonner tout excès de rigueur cladiste dans ce réticulum évolutif.
Bonus track: je vous parie dès à présent que les Neolamprologus du "groupe ossifié" ne sont pas un ensemble naturel. Pour moi, ce critère en vaut un autre. J'attends qu'il soit corroboré par d'autres caractères (comme chez les Lepidiolamprologus) pour y croire. D'ailleurs, la publication moult fois annoncée n'est jamais sortie. Il faut croire que les difficultés sont de taille pour établir un cladogramme incontestable. En fait, ils sont en train de se rendre compte que c'est impossible puisque nous n'avons pas affaire à une évolution en arborescence.
En ce qui concerne la validité, toutes les dénominations utilisées sont valides au regard du code. Il est abusif de déclarer "valide" uniquement la dernière parution comme le fait Eschmeyer, plus encore en se restreignant volontairement à des publications "autorisées".
Le code de nomenclature zoologique a justement été établi de façon à empêcher que celle-ci soit prise en otage par un une minorité auto-désignée. Quels que soient les défauts de ce système, il faut le préserver, et non favoriser cet insidieux retour en arrière comme voudraient le faire certains.
C'est un peu comme les lois sur l'informatique et les libertés. Les raisons de grignoter ces dernières paraissent à petit pas légitimes, jusqu'au jour où on s'aperçoit qu'on n'est plus libre de rien; mais c'est alors trop tard.