Bon, ça fait beaucoup d'indices concordants, admettons que c'est très probablement O. mossambicus...
Ca confirme l'adaptabilité de cette espèce, car les températures nocturnes de l'air descendaient vraiment très bas (jusqu'à 2°c), et le ruisseau est vraiment très peu profond...
Aujourd'hui, un autre biotope Namibien : le lac Otjikoto ou Oshikoto. Il se situe à l'est du fameux parc national d'Etosha :
En venant d'Etosha, le lac est accessible facilement par la route B1 allant vers Tsumeb. Le lac étant situé sur une propriété privée, il faut s'acquitter d'un droit d'entrée, et a pêche y est interdite.
Il s'agit d'un gouffre naturel formé par l'effondrement d'une caverne calcaire, tout comme le lac Guinas, seul autre lac naturel du pays. Il y a des hypothèses d'existance de rivières souterraines reliant les deux lacs, mais qui n'ont pu être prouvées jusqu'à présent.
Sur le plan historique, le lac est surtout célèbre pour avoir servi aux allemands à engloutir leur armement et ... un mystérieux coffre fort au contenu inconnu, avant leur reddition en 1915...
Le lac Guinas a donné son nom à Tilapia guinasana, espèce endémique à l'origine de ce lac, mais qui a ensuite été introduit dans le lac Otjikoto, où il pullule aujourd'hui, alors qu'il est en danger dans le lac Guinas, dont le niveau baisse régulièrement du fait des pompagnes effectués pour l'agriculture. C'est une espèce intéressante par bien des aspects : tandis que les autres lacs comparables d'Afrique australe sont tous colonisés par des formes de T. sparrmanii, cette espèce est apparue dans le lac Guinas, sans qu'on sache réellement pourquoi. Parmi les Tilapiini, c'est aussi la seule espèce connue à présenter des formes chromatiques différentes et sympatriques, sans croisements connus (spéciation en cours ?)
Le lac Otjikoto héberge aussi une forme endémique de P. philander, mais qui ne se trouverait aujourd'hui plus qu'au fond du lac, repoussé par la concurrence de T. guinasana voire d'autres espèces introduites.
Place aux photos (de 2 boîtiers différents, Chloé ayant pris la plupart des photos de poissons) :
Les parois calcaires tombent en à-pic dans l'eau bleue du lac :
L'effondrement de la caverne calcaire a formé un cirque profond (la profondeur du lac variant de 55 à 70m selon les sources), et le lac aux eaux bleues est entouré d'arbres. L'ensemble est assez beau, et assez étonnant aussi :
La densité de population apparente est assez importante le long des berges et en pleine eau, et on peut observer des bancs de T. guinasana un peu partout en surface :
Cette impression d'abondance apparente est peut être accentuée par le fait que, malgré l'hiver et la température modérée de l'eau, le taux d'oxygénation de l'eau n'a pas l'air très élevé, et on peut voir de nombreux T. guinasana à la surface, pipant l'air...
Les Tilapia peuvent être observés en train de se nourrir en râclant les algues présentes sur les plantes, mais aussi sur l'un des tuyaux de pompage plongeant dans le lac...
Nous avons pu observer plusieurs formes chromatiques différentes, ayant pour dénominateur commun une indéniable beauté! :
Enfin, une petite observation allant à l'encontre de la théorie d'absence de croisement entre les différentes formes : nous avons pu observer ce qui ressemblait beaucoup à un comportement reproducteur de garde territoriale assurée conjointement par un mâle bleu et une femelle jaune :
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui!