Flodèp a écrit :Il faut ramener des critères aquariophiles sur les descriptions. C'est certain qu'il est difficile d'utiliser une clé de description basée sur le patron mélanique d’individus conservés pour déterminer des individus vivants.
Ce serait plutôt l'inverse: les individus conservés ayant leur coloration, voire leurs proportions altérées, ils sont plus difficiles à identifier. Par ailleurs, les clefs de détermination sont souvent insuffisantes, parce qu'elles se lisent de manière dichotomique et et lorsqu'on tombe sur un individu qui "sort des clous", on se retrouve embarqué dans une branche tout à fait différente de la clef, vu que d'autres caractères importants n'auront pas été pris en compte.
La forme de la barre et la position de la tache latérale sont quand même des éléments utilisables, non ?
Oui jusqu'à un certain point, lorsque leurs variations sont gérables. Là, les critères semblent bien ténus et largement bousculés par la variation individuelle, voire les changements avec l'âge, le sexe ou l'état motivationnel du poisson. Ce qui est le cas de ces Guianacara de Vernon.
Après quand tu vois ça aussi ça n'aide pas :
Ces poissons qui sont censés être des G. sphenozona ont tous la tache latérale en dessous de la ligne latérale ... la description est assez clair là dessus la tache est situé au dessus de la ligne latérale
http://www.amazon-exotic-import.de/Gall ... Takutu.htm
Ils sont originaires d'un affluent du Rio Branco au Brésil ... dans pas longtemps on va voir fleurir partout des images de ces poissons avec le nom G. sphenozona alors qu'on peut très facilement affirmer qu'ils ne correspondent pas à la description , non ? Alors qu'il y a des chances que ça soit G. dacrya en plus qui est décrit de cette région.
Le problème est qu'ils ressemblent beaucoup à la photo du G. sphenozona de Stawikowski sur CRC (dont on peut supposer qu'il connaît bien les cichlidés néotropicaux). De là à penser que le gars a fait l'identification sans tenir compte de l'origine géographique, il n'y a qu'un pas. Ce qui repose la question de savoir si ces critères diagnostiques 1/ sont fiables, 2/ sont de valeur spécifique.
Bref, je reviens à ce principe de décrire une "espèce" différente à chaque "caractère diagnostique" identifiable. C'est la mode du concept d'espèce soi-disant "phylogénétique" qui est à la mode et qui est appliqué ici à la lettre. Selon ce concept, il faudrait subdiviser Homo sapiens en au moins 30 espèces distinctes. C'est pourquoi je pense que beaucoup de ces "espèces" sud-américaines sont au plus des sous-espèces, et encore, à condition que la stabilité de leurs caractères diagnostiques soit avérée. Si même un spécialiste comme toi est perdu, je m'autorise à en douter.
Pour en revenir à ces Guianacara de Vernon, tant que je n'en sais pas plus sur la variation individuelle de cette fameuse barre du flanc, je trouve plus plausible de considérer que ce sont bien des G. owroewefi de la souche d'Antoine puisqu'ils sont identifiés comme tels depuis un bout de temps (à moins qu'il s'agisse d'une souche récente, mais un membre du club en aurait gardé le souvenir), qu'il n'y a pas quinze mille Guianacara qui se baladent en France et que les membres du club ont été vraisemblablement en contact avec l'entourage d'Antoine.